mardi 23 février 2016

C'était le projet d'une vie part III

Troisième et dernière partie de notre histoire.
Part 1: Ici
Part2:





(cette image s'appelle photo racoleuse)
 


Les autres jours à l’hôpital furent infernaux. Les visites étaient nombreuses et j'étais fatiguée, je n'avais quasiment pas de contact avec ce bébé, tout le monde le prenait dans les bras, tout le temps. D'un commun accord avec Eric, nous avions décidé de l'appeler Lucas. De toutes façons je m'en fichais. Le soir quand je me retrouvais avec lui toute seule, je le regardais, et je voyais qu'il me regardait. Son regard me mettait mal à l'aise. Je n'arrivais pas à le caresser, à l'embrasser. C'était plus fort que moi, je ne comprenais pas comment cet inconnu pouvait faire à ce point intrusion dans ma vie. Je me sentais indigne et coupable d'agir ainsi mais je me disais qu'il me faudrait peut-être une phase d'adaptation, j'avais besoin de temps pour accuser le coup. J'ai tout de même essayé une ou deux fois de le prendre dans les bras. Mais dès qu'il était auprès de moi, il pleurait. Comme s’il ne savait pas que c'était mon ventre qu'il avait scouaté durant neuf mois. C'étaient les seuls moments d'intimité que nous avions. Je me sentais de plus en plus loin et étrangère à lui, un mur infranchissable s'était imposé entre nous deux. Pour ne pas arranger la situation, mes collègues infirmières étaient régulièrement présentes, et comme les autres, elles étaient bien loin d'imaginer le chaos qui me tourmentait. Elles croyaient que j'étais comblée de bonheur, que j'avais enfin obtenu ce que je désirais tant. Elles me donnaient toutes des conseils pour le tenir, pour l'allaiter, mais rien n'y faisait. Malgré mon expérience avec les enfants d'autrui, avec celui que j'avais fait, je me sentais comme une réelle empotée. Je n'osais parler à personne de mon désarroi, car je me disais que je n'étais pas normale, que j'avais un problème. Je me disais qu'il fallait que je chasse ces idées noires, et que j'envisage les choses sous un angle plus positif. Tout le monde voguait sur un petit nuage avec la naissance de cet enfant, et je ne savais pas à qui je pourrais en parler. Je décidais donc de me taire. Pourtant, le jour où Eric est allé chercher la voiture pour nous ramener à la maison, je me suis retrouvée seule, avec le bébé dans son couffin, à attendre devant l’hôpital. Les infirmières m'avaient laissé ici, c'était la première fois que nous nous retrouvions tous les deux, sans surveillance ni filet de sécurité. J'étais terrifiée. Je voulais m'enfuir à pleines jambes. Et ce petit être que je ne connaissais pas se mit à pleurer, j'étais incapable de faire le moindre mouvement vers lui. Je ne le comprenais pas, j'étais paralysée. Quand Eric s'est garé devant avec sa voiture, je cherchais son appui son soutien. J'espérais qu'il me fasse comprendre que lui aussi était dépassé par les événements, que lui non plus, ne voulait pas que les choses se passent ainsi. Que finalement on pourrait peut-être rendre l'enfant ? Mais il a sorti le bébé du couffin qui s’est immédiatement calmé, m'a ouvert la portière, a remis le bébé dans le couffin. Nos regards se sont croisés. On a eu quelques secondes de silence, où j'espérais qu'il me dise qu'il n'y arriverait jamais, et qu'il comprenait que je n'en puisse plus. Il m'a souri et m'a dit « Je suis l'homme le plus heureux du monde, c'est le plus beau jour de ma vie. Pas toi ? »
C'était le pire jour de ma vie, et j'étais la femme la plus malheureuse du monde.





Les jours ont suivi, je n'arrivais pas à m'accommoder de la présence de ce petit être qui pleurait à chaque fois que je tentais une approche. Je ne l'allaitais pas, je ne supportais pas qu'il touche mes seins. Des seins que je ne supportais d'ailleurs plus. Ils étaient gros, recouverts de veines bleues hideuses. J'avais des tétons énormes, comme les pies d'une chèvre pleine de lait. Regarder mes seins me rappelait mon statut de mammifère, et ça me dégoutait. Mais, j'étais encore plus gênée par l'état de mon ventre. Je n'arrivais pas à perdre mes kilos en trop, moi qui avais toujours eu la taille fine, avais un énorme ventre mou, gras et difforme. Eric avait beau me dire que ça reviendrait, que de toutes façons, ce n'était pas important, j'avais donné la vie, j'avais fait le plus bel acte du monde, il n’empêchait que quand je me retrouvais face au miroir en sortant de la douche, je ne me reconnaissais pas. Je n'arrivais pas à m'approprier ces formes qui n'étaient pas à moi. Je me pinçais, je roulais les bourrelets, j’aplatissais, il n'y avait rien à faire, ils étaient bien là, et ne semblaient pas prêts à partir. Je me tartinais de crèmes contre mes vergetures, contre la cellulite de mes cuisses, je me massais, mais les semaines et les mois passaient, et mon corps continuait à ressembler à un corps de femme qui avait souffert, et qui n'arrivait pas à retrouver son état normal. J'essayais de faire du sport, mais avec ce bébé sur les bras, je n'avais pas de temps pour moi. Evidemment, je ne supportais pas qu’Éric me touche, j'avais l'impression qu'il ne caressait que des parcelles de graisse, et je voulais m'entortiller dans les draps pour qu'il ne me voit pas ainsi. Il avait beau être patient et rassurant, je n'arrivais pas à m'accepter, je ne me tolérais plus. Le fait est que je me détestais autant physiquement que psychologiquement. Comment était-ce possible ? Avais-je passé tant de temps à courir après cet enfant si désiré, pour finir par le rejeter ? J'aurais aimé partir, au moins aller travailler pour me changer les idées, mais, j'étais nuit et jour coincée avec Lucas, en congé maternité. J'essayais de faire des allusions à mon entourage mais les gens me disaient gentiment, pour me rassurer, que j'étais faite pour être mère, que des fois je pouvais faire quelques maladresses, mais que ça viendrait. Les mois passaient, la routine s'installait, Eric était, comme prévu, un père génial, très à l'écoute de l'enfant. Quant à moi, je continuais à être malheureuse, incapable de comprendre pourquoi. J'étais une vieille de trente et un an, encombré par un bébé qu'elle s'était fantasmée. Moi qui étais si douée avec les enfants des autres, celui-ci, je voulais le ramener au magasin, comme un jouet qu'on ne veut finalement plus. De plus, l'engouement autour de nous s'essoufflait, nous avions de moins en moins de visites et j'avais donc de moins en moins de gens à qui me raccrocher. Mes journées étaient réduites à une activité : regarder mon bébé pleurer. J'avais passé ma vie persuadée que la maternité me comblerait. Depuis toute petite j'avais grandi avec la conviction qu'avoir un enfant serait l'objectif de ma vie, celui qui me rendrait enfin complète et épanouie. Pas une seconde je n'avais imaginé que ce désir ne me correspondait pas. Je m'étais méprise, et quand j'envisageais l'avenir, je me voyais à la merci de ce gamin, qui m'en demanderait toujours plus, et dont je ne pourrais jamais me débarrasser. Paradoxalement, je n'éprouvais pas de haine envers Lucas. Le pauvre, il n'avait pas demandé à être là... Mais je me reprochais de m’être accrochée à ce désir toute ma vie, pour me sentir si mal face à cet enfant. Je réalisais qu'il serait le centre du reste de mon existence, et que j'abandonnais définitivement ma liberté. Jusqu'ici je n'avais jamais réalisé à quel point j'étais libre. Libre de rencontrer qui je voulais, libre de faire les études que je voulais, libre de voyager, de sortir, je n'étais responsable que d'une personne : c'était moi. Et je me rendais compte que je n'étais pas prête à faire tous les sacrifices nécessaires, que je n'avais pas fini d'être égoïste, que je voulais encore être ma priorité. Je ne pouvais plus laisser les angoisses m'envahir la nuit venue, je ne pouvais plus suffoquer, en imaginant que dorénavant, je me promènerais avec ce caillou dans la chaussure, que c'était irrémédiable.


J'avais envisagé de fuir pour le Mexique, recommencer une nouvelle vie sous une fausse identité, mais je n'étais ni assez folle, ni assez lâche. Je savais clairement que la vie que je m'étais élaborée, planifiée, organisée, ne me convenait pas, mais je ne pouvais pas m'esquiver, les remords me hanteraient. Je suis retournée voir mon psy, seule cette fois-ci. Il me parlait du baby blues, de dépression post accouchement, il disait que c'était bien plus commun qu'on ne le pensait, mais je savais que mon malheur allait au-delà de ses théories toutes faites, et ne se résumait pas à l'accouchement.
Quelles pouvaient être les solutions qui m'auraient permis de m'en sortir ? Il fallait que j'arrête de me mentir et de mentir aux autres, je devais accepter mon mal-être. Je dus prendre mon courage à deux mais, et dis alors à Eric que je ne pouvais pas vivre avec cet enfant, il fallait que je parte. Il croyait à une blague, il pensait que je bluffais, il était tellement dans sa bulle, qu'il n'avait rien perçu. Ou alors, s'était-il depuis le début voilé la face ? Il pensa d'abord que c'était une crise passagère, il croyait que je reviendrais. Je l'espérais aussi. Mais je savais que non. J'aimais Eric, j'aimais Lucas, mais je ne voulais pas vivre avec eux. Je n'étais pas capable de m'engager en tant que mère, je ne voulais pas me lever tous les matins avec eux, je me sentais prisonnière dans une vie qui ne me correspondait finalement pas. Nous avons fini par divorcer. Eric m'en a voulu, je n'ai pas pu le lui reprocher. J'étais là financièrement, je voyais Lucas de temps en temps, mais je gardais mon indépendance, je ne m'impliquais certainement pas suffisamment dans son éducation selon la bienséance, mais j'apprenais à enfin m'écouter. Le pire a été le jugement des autres. Au début tout le monde a pris ça pour une crise, un burn-out, ou je ne sais quoi... Personne n'a supposé que j'étais sérieuse et que j’essayais de retrouver ma place. De nos jours, une femme qui quitte son mari et son bébé, sans raison apparente, je n'étais pas battue, je n'étais pas amoureuse de quelqu'un d'autre, ne peut-être qu'une folle ou une vraie salope. Je me sentais coupable de mon choix, je m'en voulais d'abandonner mon fils et je me disais qu'à cause de moi il passerait des années en thérapie. Mais que devais-je faire ? Rester là et être malheureuse, finir par me tirer une balle dans la tête ? Faire une crise de folie et découper mon mari et mon fils avant de mettre ma tête dans un four, pour finir dans la page « faits divers » du journal local ? Mon choix a sans doute été vu comme égoïste, mais je n'étais pas heureuse, malgré la pression sociale, les remarques, les méchancetés de ma famille, de mes amis, de mes collègues, des inconnus, je n'ai jamais voulu retourner en arrière. Eric a souffert, mais il a fini par s'en remettre, et, il a, comme prévu été un excellent père avec Lucas.
Aujourd'hui, Lucas est un gentil et intelligent garçon de douze ans, il est équilibré et heureux. Je le vois tous les weekends et une semaine sur deux pendant les vacances. On peut me considérer comme une mère indigne, pourtant, je ne l'ai jamais autant aimé.


FIN.

vendredi 19 février 2016

C'était le projet d'une vie part II

Pour comprendre la seconde partie, il faut lire la première partie, qui est ici.



Mais alors pourquoi ? Pourquoi était-ce si compliqué ? Qu'avions nous fait de mal ? Le docteur nous expliqua qu'à ce niveau-là ce n'était plus de son ressort et que le problème était psychologique, qu'il devait y avoir un blocage quelque part. Je ne comprenais pas. Quoi comme blocage ? Insinuait-il que je faisais semblait de vouloir un enfant ? Que ce n'était pas mon souhait le plus cher ? Il m'expliqua qu'à force de penser à ça je faisais une obsession et une fixette. Il fallait que je prenne du recul et me relaxer. Alors, si je comprenais bien, si je n'arrivais pas à faire d'enfant à Eric, c'était à cause de moi. Parce qu'en souhaitant trop notre bonheur je l’anéantissais... ? Tout était de ma faute. Je n'avais jusqu'ici jamais autant pleuré de ma vie. Ma vie était un échec. J'avais vingt neufs ans, et toujours aucun enfant à l'horizon. Pourtant, dans mon entourage, ceux qui n'avaient à vingt-cinq ans aucune ambition, aucun projet d'enfant, commençaient à en avoir. Je voyais des gros ventres partout, toutes mes copines étaient enceintes, sauf moi. J'étais frustrée, malheureuse, mais je persévérerais, je n'abandonnerais pas, sinon ma vie n'aurait aucun sens.

Afin d'arranger la situation, et sous conseil de mon entourage, nous décidions d'aller voir un psy, Eric et moi. Le psy remarqua que notre couple désirait vraiment un enfant et constata mon anxiété. Il remarqua qu'en me mettant trop de pression, je m’empêchais d'accomplir mes objectifs essentiels. Il me suggéra quelques exercices de relaxation et de moins planifier, organiser nos ébats amoureux. Il me conseilla de prendre mon mal en patience, et de laisser faire le temps.
J'accomplis donc régulièrement ces séances de respiration et de yoga dès que je me sentais trop stressée ou angoissée. Mais, je ne pus me résoudre à arrêter d'arranger, cadrer, coordonner tout le reste.
Le temps était long, mais j'arrêtais de me plaindre et de me lamenter sur mon sort. Je commençais à accepter que oui, en effet, parfois on ne pouvait pas avoir la main mise sur absolument tout, et qu'il fallait laisser une place au hasard. C'était très dur. Mais après tout, j'étais en bonne santé, bien entourée, avec un métier qui me plaisait, le reste viendrait surement naturellement.
Je me disais que, quoi qu'il arrive, le jour où ça arriverait, quand je serais enceinte, de toutes façons, je le sentirais, par ce que je savais que j'avais un sixième sens. Alors, le jour où j'ai fait ma visite médicale du travail, je ne m'attendais pas à vivre une telle surprise. Comme la procédure le demandait, je devais uriner dans un flacon. Le docteur me demanda de patienter dans la salle d'attente afin d'analyser les premiers tests urinaires. Quand enfin il me fit rentrer dans son bureau il m'expliqua que tout semblait aux premiers abords de bien aller, mais que j'aurais pu le prévenir avant que j'étais enceinte. J'étais enceinte. Enceinte. Ces mots résonnaient dans ma tête. Il devait y avoir une erreur, je n'étais pas enceinte, je ne sentais rien.
Pourtant les résultats étaient évidents, et après une prise de sang, la réponse était claire, j'avais enfin quelque chose dans mon utérus. Le miracle s'était produit ! J'étais tellement heureuse ! J'attendis toute la journée qu’Éric rentre du travail pour lui annoncer la nouvelle : Nous allions avoir un bébé ! Nous allions enfin avoir notre Maria ! Il était ému aux larmes, et n'arrêtait pas de parler. « Il faut que nous préparions la chambre du bébé, il faut dès maintenant lui chercher une crèche ou l'inscrire, tu sais tout est très demandé, il faut aussi prévenir la famille et les amis ». Oui, oui, oui ! Il fallait tout préparer pour l'arrivée de la petite Maria.



Les neuf mois qui ont suivi m'ont pourtant bien fait déchanter, et mon euphorie s'est complètement évanouie. J'ai fait partie de ces femmes qui étaient terrassées par d'horribles nausées toute la journée. J'avais grossi comme une loutre par ce que je faisais de la rétention d'eau et à partir du 6ème mois, je ne pouvais plus m'asseoir dans la baignoire par ce que mes deux cuisses touchaient les côtés. Je ne pouvais plus aller travailler, d'une part les odeurs me faisaient vomir à tout bout de champ, d'autre part, j'avais de sérieuses difficultés à me mouvoir. Enfin, à cause des nuits atroces que je passais, je manquais cruellement de concentration et de sommeil. Après plusieurs bourdes au travail, j'ai donc été arrêtée au bout du quatrième mois. Je me disais au début que je pourrais profiter de ce temps libre pour peindre la chambre de Maria en rose, pour faire des balades en forêt, préparer des petits plats... Mais non. J'étais tellement fatiguée que je passais mes longues heures libres à me trainer entre le canapé et le lit, le lit et le canapé, tentant désespérément de trouver une position confortable. J'avais mal au dos, mon ventre me tirait constamment et j'avais d'atroces pulsions de sucré que personne ne pouvait assouvir par ce que j'étais toute seule coincée chez moi alors que tout le monde travaillait. Je m'ennuyais comme un rat, je regardais la télé mais à chaque fois je finissais par avoir envie de jeter la télécommande à travers l'écran tellement ça m'agaçait. J'attendais impatiemment qu’Éric rentre à la maison, qu'il me raconte toute sa journée, je voulais tout savoir en détail, pour avoir un contact avec l'extérieur et la réalité. Moi, je n'avais jamais rien à lui raconter. Maria bougeait peu, et quand j'essayais de lui parler, comme on voit dans les films, je me sentais mal à l'aise. J'avais du mal à me sentir connectée à ce bébé. Je n'en ressentais que les effets secondaires désagréables, mais malgré ma fatigue j'étais heureuse, par ce que je savais qu'après cette épreuve, j'aurais mon enfant entre les bras. Bien entendu, le jour venu, je n'ai pas voulu connaître le sexe de mon enfant, c'était inutile, je le savais déjà, je le sentais, ce serait une petite fille. Ce ne pourrait pas être autrement. S’il y avait bien une évidence dans toute cette histoire, c'était celle-là.

Le jour de l'accouchement devait être une délivrance après neuf mois fatigants, difficiles et ennuyeux. J'avais hâte que ma nouvelle vie commence enfin, et je voulais par ailleurs expulser ce bébé qui était resté bien trop longtemps au chaud. J'en avais marre de ressembler à une grosse truie bardée de vergetures, je voulais reprendre forme humaine. Malgré mes connaissances en la matière, l'accouchement fut long et laborieux, le docteur peu délicat, ne voyait pas l'utilité de me prévenir lorsqu’il prenait une décision concernant mon corps, et qu'il enfournait sa main entière dans mon vagin. C'était extrêmement désagréable. Je comprenais beaucoup mieux ces femmes qui en plus de la douleur devenaient violentes et insultantes car elles se sentaient violées dans leur intimité.
Enfin, bien plus tard, après des heures d'efforts de douleur, de sang et de transpiration, la délivrance vint. J'entendis les cris de mon bébé, et je n'en pouvais plus, je ne désirais qu'une seule chose : dormir. Je n'avais aucune force pour appréhender la chose, et même si l'excitation était forte, la fatigue prenait le dessus. Après l'avoir nettoyé, les infirmières vinrent le poser sur mon ventre disant cette phrase : « Félicitation, c'est un garçon ! Comment allez-vous appeler le petit bonhomme ? » Un garçon ? Il devait y avoir une erreur. Je levais la tête et vérifiais sur son corps. Il n'y avait pas de doute, Maria était un garçon. Je regardais l'infirmière, son stylo à la main, prête à remplir sa fiche. Je n'ai pas été capable de répondre, je me mis à éclater en gros sanglots. Eric, qui se tenait à côté de moi, lui dit que nous n'en avions pas encore parlé, que nous n'étions pas encore surs. Tout le monde prenait mes larmes pour des pleurs de joie et d'émotion, mais il n'en était rien. Je pleurais par ce que j'étais déçue. Eric prit le bébé dans ses bras et colla son tout petit visage face à moi histoire que je le regarde bien. La petite crevette faisait des grimaces de nouveau-né, et je me mis à l'observer plus attentivement. Eric avait les yeux brillants, ne pouvait s’empêcher de sourire, toucher le bébé. « J'ai un fils, j'ai un fils ! » s'exclama t'il. Je le regardais, je regardais ce bébé sans nom, blond aux yeux bleus, et je fondis en larmes de plus belle : « oui, et en plus il te ressemble ! ».

Ce n'est pas fini, la suite, mardi prochain!  


mardi 16 février 2016

C'était le projet d'une vie part I





Pour moi, les choses ont toujours été très claires. Depuis petite, je savais de quoi mon avenir serait fait, et comment il serait tracé. Particulièrement concernant ma vie affective. Il était évident que j'aurais mon premier enfant à 26 ans, une petite fille, Maria et, qu'ensuite j'en aurais un second à 28 ans, un garçon, Leo. Tout se passerait comme je l'avais programmé. Je voyais en la maternité quelque chose d'absolue, de simple, et l'éducation de mes enfants se ferait naturellement, sans entrave. Contrairement à beaucoup d'autres, je n'avais aucune peur. Non, je n'avais pas peur du danger qui pourrait getter nos enfants, je n'avais pas peur des maladies, je n'avais pas peur de l'adolescence, ni de leur avenir incertain, ou qu'ils sombrent dans les drogues, l'alcool ou la déchéance. J'abordais le fait d'être mère avec sérénité, car je savais pertinemment que j'étais faite pour. J'avais beaucoup de mal à comprendre ces femmes qui ne voulaient pas d'enfant, ou qui ne se sentaient pas prêtes. Une femme est biologiquement faite pour ça. Elle est faite pour avoir des enfants, donc c'est dans toutes ses fibres qu'elle doit se sentir mère. C'est ainsi que je percevais les choses.
A l’âge de vingt-trois ans je devenais infirmière en puériculture, et malgré la difficulté de la tâche, la proximité avec les mamans et les nouveaux nés, m'enrichissaient et m'apportaient toute l'énergie positive dont j'avais besoin pour accomplir mon petit dessein. A l’âge de vingt-quatre ans, je rencontrais l'homme qui, je le décidais, serait l'homme de ma vie et le père de mes enfants : Eric. C'est ainsi, je n'avais pas eu besoin de le chercher, il s'était imposé comme une évidence. Il correspondait à tous mes critères : gentil, attentionné, disponible, ambitieux, stable et capable de gérer les situations compliquées. Le fait d'avoir un premier enfant s'est vite imposé à nous, mais nous préférions attendre un peu et ne pas se précipiter. Eric me permettait de prendre mon mal en patience. Selon moi, il fallait attendre le temps de se connaître, d'emménager ensemble, de se marier, et nous pourrions avoir notre premier enfant. Nous arriverions donc à l’âge de 26 ans, comme je l'avais prévu. Nous avons donc acheté un appartement avec deux chambres, nous nous sommes mariés en grandes pompes à la mairie de mon village, et avons sérieusement planifié nos projets d'avenir. Tout le monde était impressionné autour de moi par la manière dont je gérais ma vie. J'étais maitresse de mon destin, et je tenais les rênes telles que je le souhaitais. J'avais d’ailleurs du mal à comprendre comment à mon âge certains pouvaient être aussi paumés, sans emploi, à sortir tous les deux jours. La vie, ce n'était pas ça. Il fallait être rigoureux et stratège pour atteindre ses objectifs. Une fois que l'on avait compris ça, le plus dur était fait, il suffisait de suivre la ligne que l'on se traçait, et de s'y tenir. C'était la seule façon d'y arriver.

Bien que comblée par notre vie à deux et par mon mari, quelques mois après notre mariage, je lui soumettais l'idée d'avoir un enfant. Il ne réagit pas comme je le souhaitais et me dit d'attendre un peu. Nous venions de nous marier, et il voulait profiter de notre couple avant qu'un enfant vienne tout chambouler. Attendre ? Mais combien de temps ? Je ne pouvais pas attendre ! Si nous nous marrions, c'était évident que le but était d'avoir des enfants, non ? Sans cesse je lui répétais que je voulais un petit bébé de lui, et à chaque fois, il me disait qu'il voulait attendre, qu'il n'était pas tout à fait prêt. Il se défilait ! Pourquoi m'avait-il épousé alors ? Pour passer nos soirées à se regarder dans le blanc des yeux ? Non, il m'en fallait plus. J'ai attendu, les mois passaient, j'arrivais au dernier trimestre de mes 26 ans, et j'essayais de me rassurer, en me disant que 26 ou 27 ans pour avoir un enfant ce n'était pas une grande différence, que mes objectifs n'étaient que peu chamboulés. Mais l'année de mes 27ans est arrivée, les mois ont avancé, et mon mari ne ressentait toujours pas mon envie qui se transformait en obsession. Je lui mis un ultimatum : soit on fait un enfant, soit je divorce. Je savais que c'était assez mesquin car il n'avait aucune envie de divorcer, et moi non plus, pas après tout ce que nous avions construit, mais je me disais que c'était la solution pour lui faire un électrochoc. Dans ma tête, quand je lui fis ce chantage affectif, je n'eus en aucun cas l'idée de le concrétiser. Divorcée à moins de 30ans, et puis quoi encore ? Le fait est que la menace eut l'effet escompté, et après quelques jours de réflexion, des jours qui furent longs, lourds, où la communication était compliquée, car mon mari se sentait pris en otage, mais, où moi je me sentais malheureuse, il finit par accepter que nous ayons notre premier petit bébé. Enfin, j'allais avoir ma petite Maria à serrer dans mes bras ! Je l'imaginais tellement bien ! Elle me ressemblerait. De grands yeux noisettes, des taches de rousseur sur sa petite frimousse et de longs cheveux frisés et bruns. Une petite moi que je pourrais habiller comme je le souhaite. Elle sera pleine d'entrain, de bonne humeur, toujours joyeuse mais très timide avec les inconnus. Une gamine affectueuse, qui aimera aller à l'école et aura plein de petits camarades à qui je ferais des pâtisseries le weekend. Je l'avais tellement imaginée durant toutes ces années, que je savais exactement à quoi elle ressemblerait.



J'avais arrêté de prendre la pilule le jour où Eric m'avait dit qu'il était d'accord. Je savais qu'il faudrait peut-être quelques mois avant de tomber enceinte mais dans certains cas, ça marchait très vite. Nous nous sommes attelés à la tâche avec beaucoup d'application. J'avais lu des livres sur les positions conseillées, les horaires idéales, et je connaissais ma date d'ovulation de chaque mois par cœur, sans avoir à y réfléchir. Le plan était infaillible, avec une telle énergie, quand j'allais avoir 28 ans, Maria serait dans mes bras. Nous avions déjà deux ans de retard sur le programme, il fallait faire vite.
Pourtant, au bout de six mois, il n'y avait toujours rien. Au début, malgré mon empressement, je me disais que c'était normal, j'avais pris des hormones pendant un moment, mon cycle devait se recadrer. Mais six mois, à ne penser qu'à ça, c'était long. Je commençais à m'inquiéter, à interroger mes collègues : faisais-je tout bien ? Fallait-il manger des aliments en particulier ? Faire plus ou moins de sport ? Je ne comprenais pas. J'échangeais avec certains docteurs qui me disaient qu'à mon âge, en étant en bonne santé, les choses iraient toutes seules. Les mois continuent pourtant à s'écouler, et il n'y avait toujours rien dans mon ventre. Comment était-ce possible ? Je devenais déprimée et colérique, je ne pensais qu'à ça, je ne comprenais pas pourquoi moi, je n'avais rien alors que des connasses tombaient enceintes comme elles baissaient leurs culottes pour aller aux toilettes. C'était injuste. Certaines avortent car elles n'en veulent pas et moi, qui en crevais d'envie, n'avais rien. Je ne pouvais plus accepter la situation, et décidais qu'il en était assez, j'emmenais Eric pour faire une batterie d'examens, peut-être que son sperme était pourri ou que mes ovaires ne marchaient pas. Nous sommes allés voir des experts en fertilité, qui nous ont pris en charge, qui ont tout analysé en détail et ont étudié chacune des éventualités possibles. Le jour du résultat je croyais que j'allais mourir d'angoisse. Je n'avais jamais pensé que je pourrais être stérile, ce n'était pas dans mes plans. Qu'allais-je pouvoir faire, moi qui voulais plus que tout sentir un enfant grandir dans mon ventre ? Mais les bilans étaient sans appel : ni Eric ni moi n'avions le moindre problème. Nous étions les deux parfaitement sains, et il n'y avait aucune incompatibilité possible. Tout fonctionnait à merveille là-dedans.

vendredi 12 février 2016

La Saint Valentin: une bonne occasion de te rappeler ta condition féminine


(Ah quand même! Enfin des conseils pertinents!)

Ca y est, la Saint Valentin arrive! C'est le jour le plus romantique de l'année, tu n'as pas intérêt à te planter. Fais-toi belle pour ton chéri, casse ta tirelire pour une robe, et fais toi offrir des fleurs ou un restaurant. Si tu n'as pas de mec, ce n'est pas bien grave ! Enfile ta plus belle tenue, arme-toi de ton plus beau sourire et vas arpenter les bars pour te trouver un mec qui daignera bien te ramener dans son pieu te comblera de bonheur.
Mais surtout, ne la ramène pas.
Tu te dois d'être une jolie poupée, un beau bibelot de décoration, un objet sexuel.
Tu dois apprendre à te rendre désirable aux yeux des autres, et tu sais bien que quand tu parles, ça n'intéresse personne. Fais un effort, prends toi en mains ! Prends du temps pour soigner chaque détail, car si quelque chose dépasse, on t'attendra au tournant, et tu ne l'auras pas volé. Les hommes te trouveront moche, et ce sera bien fait pour toi. Les femmes se moqueront de toi, au fond tu les rassureras par ton manque d'effort, par  ta laideur.
Bien sûr que c'est très grave de s'en foutre de son apparence. Tu es une femme, tu es faite pour t'intéresser aux chaussures, à ton ventre, à tes rides. C'est dans tes gènes, tout ça. Ca sert à quoi de prétendre avoir un doctorat si tu n'es pas foutue de te vernir les ongles correctement ? Si une fille intelligente était séduisante, ça ce saurait. Qui rêverait d'être un rat de bibliothèque, mal coiffé avec des vêtements déformés ? Personne, nous sommes d'accord. En toute sincérité, ton opinion, on s'en fout. On s'en fout que tu ne sois pas contente, on s'en fout que tu revendiques quelque chose, on s'en fout que tu ais des aspirations. Tu es femme, tu es objet de désir, donc profite ! Use de tes charmes pour arriver à tes fins avant de devenir une vieille peau ! Mets-toi un soutien gorge push up, fais toi refaire le nez, épile toi les jambes, et vas conquérir le monde sur tes hauts talons ! Mais oui, chérie ! Le monde est aux pieds de tes Louboutins ! Tant que tu fermes ta gueule bien entendu. Si tu veux plaire, contente toi de sourire. Acquiesce et souris. Ne t'intéresse pas à ce que disent les hommes. Tu risques tout d'abord de ne rien comprendre, puis, tu vas les déranger. Ne fais pas de vague, ne t'oppose pas. Laisse faire les autres. 



Bonjour, je suis une femme et j'aspire à constamment à des cadeaux liés à mon apparence.

Tu imagines ce qui pourrait arriver si les gens se rendaient compte que tu avais une capacité de réflexion ? Tu penses au désordre que ça provoquerait? Tu passerais tout d'abord pour une hystérique, une emmerdeuse... l'enfer ! Tu crois être capable de supporter ça, d'assumer ça ? Tu ne veux tout de même pas être considérée comme un homme ? Sois-lucide voyons ! L'homme, au quotidien est considéré comme un sujet à part entière, pas comme un objet, une potiche. Il doit faire face à des choses que tu es incapable de concevoir. Il se doit de décider, s'investir, partir, travailler, de diriger, de se mouvoir, il doit réfléchir. Sois raisonnable, tu ne peux pas faire ça. Tu es une femme. Tu es belle, ton corps est amour et sensualité, c'est tout. N'oublie pas, n'oublie jamais que tu es toujours, continuellement, un objet sexuel. C'est ainsi que tu es née, ça ne changera pas. 

(Ferme-la, pose pas de question, vas faire des petits gâteaux en forme de cœur)

Sinon ? Prends conscience que tu es appréciée comme objet sexuel, et exiges d'être considérée dans ton entité, ta capacité de réflexion incluse. Prête attention aux regards faussement bienveillants de certains hommes quand tu revendiqueras ta position, remarques comme tu es toujours infantilisée. Souviens toi des commentaires positifs, comme négatifs, qu'on se permet de faire sur ton physique, et demande toi si tu les aurais faits à un homme. Accepte d'avoir envie de séduire, ne t'en justifies pas. Jamais. Mais refuse d'être réduite à ça. Refuse d'être un bout de viande qu'une bande de chiens errants s'arracheraient. On peut avoir envie de séduire sans avoir envie d'être agressée, ou d'être une marionnette.
On peut accepter d'être objet sexuel dans sa vie privée, comme un homme peut faire ce choix, mais on doit revendiquer d'être un sujet à part entière avec un cerveau, des idées et des projets.


mardi 9 février 2016

Le producteur de musique de merde part II

Pour la session de rattrapage, c'est ici. (sinon tu risques de ne rien comprendre...) 





  
Merde, pourquoi elle l'ouvre maintenant celle-là, tout était si parfait ! En plus ce genre de phrase, je les vois venir à 10 000 kilomètres, elle va commencer à me casser les couilles. Ca y est, elle va me sortir les mêmes conneries que toutes les autres connasses que j'ai pu me taper. Putain, toutes les mêmes, des vraies sangsues, tu leurs donnes tout ce que t'as, ça ne suffit jamais. J'essaye de garder mon sang froid, j'essaye de déglutir sans trop faire de bruit ni bouger la pomme d'Adam. Je ne veux pas qu'elle démasque ma surprise.
-Je t'écoute ma Suzzie.
-Avant d'aller plus loin j'aurais quelque chose d'important à te dire, peut-être que tu aimerais arrêter la voiture ?
Mais qu'est-ce qu'il lui prend à celle-là à me donner des ordres ? M'arrêter ? Et puis quoi encore ? Elle commence à vraiment à me taper sur le système cette salope, qu'elle crache sa connerie, ce n'est pas elle qui va me traumatiser j'en ai vu d'autres. Je suis tellement scandalisée, que je ne réponds pas. Je la laisse continuer.
-Tu ne veux pas... Bon, tant pis. - Je la vois se pencher dans son sac prendre son étui à lunettes – je vais donc prendre le temps de discuter un peu, mais après, il faudra que tu fasses ce que je te dis.
C'en est trop, si elle me reparle comme ça, je la jette de la décapotable. J'accélère, et j'augmente le son, Je n'entends plus que Tiziano Ferro dans mes oreilles à présent.
Elle baisse le son. Emmerdeuse.
- Pour commencer tu vas arrêter de m'appeler Suzzie, mon prénom c'est Suzanna, ok ? Maintenant que c'est clair, tu vas fermer ton clapet et m'écouter gentiment. Oui, pour une fois tu vas écouter ce qu'on te dit et tu vas apprendre à te taire. Parce qu'avant que tu crèves, il faut absolument que tu saches pourquoi je vais te buter. T'es qu'un gros connard de merde. Un sale macho frimeur et inhibé de lui-même. Mais tu vois, si ça ne se limitait qu'à ça, je ne t'en voudrais pas. Je ne sais pas ce qui me dérange le plus chez toi. Le fait que tu sois capable de vendre de la merde sans scrupules à tour de bras, le fait que tu rendes la population encore plus débile que ce qu'elle n'est, que tu tires les gens vers le bas et que tu l'assumes ou ta façon de traiter l'humain en général. Les femmes bien sûr, mais pas uniquement. Tous ceux que tu estimes plus petits que toi, tu es prêt à les écraser, par contre, les mecs qui arrivent à être encore plus cons que toi, tu leurs sucerais les couilles sans demander ton reste. Eh bien, je veux que tu saches que tu n'es qu'une vermine de merde. Tu es un poison pour l'humanité, et si la société se porte mal c'est à cause de gens comme toi. Et maintenant tu vas être mignon, tu vas dégager ta sale paluche de ma cuisse.




J'hallucine, elle me raconte quoi cette pauvre folle ? Je ne capte rien. Je fais un demi-tour à 90 ° comme ça juste pour lui faire peur et qu'elle se mette à crier. Pas impressionnée ? J'accélère, freine d'un coup. Elle ne me regarde même pas, elle attend. Je manœuvre de plus en plus violemment me rapprochant à chaque fois plus dangereusement du précipice. C'est alors que je la vois sortir de son étui à lunettes une petite arme.
- Ca suffit, tu t'es assez amusé. Tu vas te garer immédiatement, et peut-être que tu auras la chance de ne pas mourir dans d'atroces souffrances- me dit-elle.
- C'est quoi cette merde ? T'es complètement folle ou quoi ? Qu'est-ce qu'il te prend Suzzie, euh, Suzz Suzanna ? Arrête le délire, allez, calme toi, je te pardonne, tout le monde peut se mettre en colère parfois, je sais moi aussi, après une journée de boulot ça m'arrive...
-Arrête cette putain de voiture !!! En même temps elle tire un coup de feu en l'air. Je pousse un hurlement qui trahit ma peur.
- Mais c'est quoi qui cloche chez toi, ça ne va pas ? - Je dis ça, mais je me gare tout de même, je sais qu'une femme en colère, avec un flingue, ça peut être dangereux.
- C'est bien connard, c'est bien. Maintenant tu vas me passer ton IPhone.
- Ah ! Mon IPhone ! C'est ça que tu veux ! Mais oui, bien sûr, il n'y a pas de souci, prends le ! Par contre, ne regarde pas trop les messages, c'est intime, hein.- je dis, soulagé, en lui tendant l'objet.
- Je m'en fous de tes messages, pauvre type. - Elle me dit ça en m'arrachant le portable des mains d'un ton neutre, glaçant. J'aimerais que tu te foutes à poil.
- Quoi ? Quoi Suzzie ? Non mais laisse-moi rire, je savais bien que t'étais folle de ma queue, mais de là à orchestrer tout ça pour qu'on baise, je trouve que tu vas trop loin, c'est flatteur, mais tu exagères!
- A poil- dit-elle en pointant son gun de pétasse vers ma face. A poil, ou je tire.
­ Je m'oppose mademoiselle, la plaisanterie a assez durée, tu vas te calmer.
Je savais bien que j'aurais dû ajouter un bouton d'alarme à côté du volant mais le concessionnaire m'a dit que je n'étais pas Kennedy. Quel connard.
Et là, je ne vois rien venir, je suis en train de ruminer et la salope me tire une balle dans l'épaule. Enfin, elle a l'air de bien manier l'objet, et elle m'effleure juste l'épaule et me surprend et me fait un mal de chien.
- Mais t'es malade ???? Tu m’as tiré dessus !!
Je touche à mon épaule, il y a du sang partout, partout, je n'ose même pas regarder l'état de la caisse.
-Putain, je saigne maintenant, je saigne ! Aaaah, j'ai mal, j'ai mal, emmène-moi à l'hôpital ! AU SECOURS !
- Ferme-la, déshabille toi, ou je t'en colle une pour de vrai.
A présent je pleure, mais je ne remets pas ses menaces en question, je vais me pisser dessus tellement cette pauvre tarée me fait peur.
- J'arrive pas à me déshabiller, j'ai mal, j'ai pas de place. Je gémis comme un pauvre gamin.
- Ok bébé, on sort de la caisse.
- Tu vas me le payer très cher sale pute ! Tu vas me le payer je te le jure ! Tu vas avoir des gros soucis !

Je me retrouve donc au bord d'une route déserte, nu comme un ver, avec du sang qui coule partout, complètement démuni, effrayé, face à cette pauvre malade, avec son révolver pointé sur moi.
- C'est bien, tu vois, tu coopères quand tu veux ! C'est fou, il ne faut pas grand-chose pour que tu sois mignon finalement. Allez, allez, chiale pas, tu vas m'énerver. Non, non arrête de pleurer, tu vas avoir la morve au nez quand je vais te filmer.
Comment ça me filmer ?
- Et oui du con, on va faire une petite vidéo avant ton exécution on va se la jouer meurtre en grandes pompes, je vais te diffuser tout nu en train de te confesser, sur tous les réseaux sociaux, c'est drôle l'humiliation, tu es bien placé pour le savoir !
- Mais, mais tu bosses pour qui ? Tu veux combien d'argent ? Dis-moi, tu sais bien que j'ai plein de fric... Je sais ! Ce qu'on fait : je te donne 1 million, à toi et à ceux avec qui tu bosses, et on n'en parle plus, je ne porte pas plainte, et je te pardonne tout. Ça te va comme deal ?
- T'as décidément rien compris mon pauvre ! J'en veux pas de ton sale fric ! Tout ce que je cherche à faire c'est rafraichir la planète des sales connards comme toi, je veux juste te crever, c'est pourtant clair ! Et ferme-là, il faut que tu fasses cette vidéo. Allez, on va s'entrainer, répète après moi : « Je suis un sale connard de merde, je vais crever, et c'est ce que je mérite »
- Je... euh... Je... -C'est là que je décide de partir en courant, je fais pas mal de course à pied au quotidien, je peux semer cette hystérique de féministe.
Boum !
Je n'ai pas fait trois pas avant qu'elle ne me tire dans l'épaule gauche.
-Tu fais chier ! Tu ne comprends pas que je ne veux pas que tu sois trop amoché pour la vidéo ! Putain, Mariano s'il te plait concentre toi ! Lève-toi, et répète « Je suis un sale connard de merde, je vais crever, et c'est ce que je mérite ».
- Aaaaai ! Maman ! Je veux que ça s'arrête ! Mon dieu s'il vous plait, aidez-moi !
- Mariano, tu te pisses dessus, c'est dégoutant. Ca film je te ferais dire. Dis ta phrase, et promis, après, je te laisse tranquille.
- Promis ?
-Promis.
- Tu ne me tueras pas ? Tu n'irais pas en prison pour une telle connerie, hein, j'en vaux pas la peine... - Je la regarde, elle recharge son flingue- Oui, oui, je dis ma phrase !! Humm  heeee. Haaaaaaa.... « Je suis un sale.... fiouf... Un sale connard de merde, je vais, je vais... putain mon dieu faites que non... crever, et c'est ce que je mérite »
- C'est bien mon poulet, c'est bien.
Elle pointe son flingue et tire, en plein milieu de ma tête. Je n'ai pas le temps de réagir, ça va trop vite. Je...
- Je préfère finir au trou et te savoir six pieds sous terre que vivre dehors et imaginer une ordure comme toi en vie.


vendredi 5 février 2016

Le producteur de musique de merde part I

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Je te préviens, les photos qui illustrent cet article, sont complétement dissociées de l'histoire. Enfin...




(Ça c'est ce qu'aurait dit Queen au producteur de musique de merde)




Je m'appelle Mariano. Je suis jeune, beau et très riche. Toute la musique que vous écoutez sur la radio ? C'est moi. C'est moi qui produit toutes ces merdes. Rihanna, David Guetta, Coldplay. Ça c'est pour les grands noms... Je vous mitraille de daube à longueur de journée, de musique de groupes dont vous n'entendrez plus jamais parler, et d'ailleurs dont vous ne connaissez pas les noms, mais dont le tube marche, et que vous ne pourrez en aucun cas éviter, étant donné qu'il passe sur toutes les ondes, à la télé, et fait le buzz sur internet. C'est à cause de moi que vous accompagnerez votre fille au prochain concert de Kendji Girac et que vous trouverez que « ce n'est pas si mal que ça quand même ». J'ai un don. Je vous assure que j'ai un don pour trouver la perle. Enfin quand je dis la perle, entendons-nous bien : je parle de la bonne grosse daube bon marché qui rapportera un paquet de pognon. Il ne faut pas se leurrer. Ces « artistes » en graine qui rêvent d'être invités chez Cyril Hanouna, qui vendraient leurs parents pour gagner un NRJ Music Award, ne sont que des pions qui ne feront pas long feu. Un, deux singles max, et hop, salut, on passe au prochain tocard. « Tu comprends, tu es en perte de vitesse (à cause de la com’ de merde qu'on ta délibérément faite), les jeunes cherchent quelque chose de plus branchée (c'est surtout que tu commences à nous demander trop d'argent ma beauté) ». Je suis le roi, l'as dans l'art du largage en plein vol. J'adore ça. Les voir, tous dépités eux qui se prenaient pour la nouvelle Shakira, le nouveau Patrick Bruel... D'ailleurs, la phrase que j'aime le plus c'est celle-là : « On ne peut plus te suivre, t'es un trop gros poisson pour nous, tu ne t'épanouiras pas ici. Tu vois c'est dû à ton talent, on est trop conventionnel pour te satisfaire ». En face, le jeune est tellement désespéré, qu'il est prêt à gober toutes ces conneries.
Sans me vanter, je sens, j'ai le feeling pour les choses qui marchent. Au premier coup d'œil sur le produit, je sais où on va aller. Par contre, je dois avouer que je n'écoute que très peu leur musique. Je n'y suis pour rien, je n'aime pas ça, la musique. Par contre j'adore l'argent et mon métier me le rend bien. C'est cette motivation qui fait que je me lève chaque matin. La réussite. J'aime entendre le réveil qui sonne, ouvrir mes yeux et me rendre compte du confort dans lequel le vis. Ma maison est toute neuve, et tous les meubles qui y sont, sont soit très récents soit très anciens. Dans les deux cas, très chers. J'ai plein d'objets dernier cris high-tech, dont je ne me sers jamais. Ma cuisine pourrait faire éjaculer un candidat de Top Chef, et pourtant je ne sais même pas me faire cuire des pâtes. J'ai un cuisinier pour ça. Et une femme de ménage, bien sûr. Et un jardinier, et une coiffeuse, et un chauffeur, et un gardien. Mais ce que j'aime le plus chez moi, ce sont mes fringues. Je suis fou de ça. Les costards ! Un costard italien taillé sur mesure, qui tombe à la perfection, je ne connais rien de mieux pour faire effet aux clients, aux collègues, à la concurrence, mais surtout à la gente féminine...
Parlons-en de la gente féminine, je suis un aimant à femme, j'avoue que les belles plantes sont mon péché mignon, on ne m'y reprendra pas, j'en suis très gourmand. Je tombe très facilement amoureux, je crois que j'ai été fou d'amour au moins 1000 fois dans ma vie. Je ne peux pas leur résister. Et elles non plus. Je sais ce qui plait aux femmes, je les connais toutes par cœur. Elles aiment être charmées, être traitées comme des reines, et être couvertes de cadeaux. Je sais faire tout ça. La fidélité ? J'ai beaucoup de chance, elles le sont toutes. Le fait est que ça ne marche jamais trop car même si je les aime éperdument toutes, elles finissent à chaque fois par me demander plus de temps, et moi, je ne peux pas faire ce genre de concession. Du temps, je n'en ai pas pour ça. On me dit que je suis un Don Juan, et je sens bien dans le regard des autres l'envie et la jalousie, quand, à chaque soirée, vêtu de mon plus beau nouveau costume, je me promène, avec la femme des fantasmes les plus sales de tous les hommes. J'adore embrasser cette fille devant tout le monde pour bien montrer qu'elle est mienne. J'adore la voir rire, penchant la tête en arrière dès que j'ouvre la bouche, ça me donne un air extrêmement intelligent. J'adore quand elle m'embrasse le cou, et que même la vilaine lesbienne du fond de la salle me trouve à son tour, elle aussi, extrêmement magnétique et désirable.
Vous allez penser que je suis très sûr de moi. C'est vrai que je le suis, je ne vois pas pourquoi je devrais m'en cacher. L'argent m'a aidé à avoir tout ce que je voulais matériellement. Mais la réussite sociale, m'a permis de voir l'envie et la jalousie dans le regard d'autrui, et il n'y a rien de plus jouissif que ça, pas même que sauter une mannequin de Victoria's Secret. Et puis, l'avantage que j'ai sur mes concurrents, c'est que je n'ai même pas quarante ans. Beaucoup de femmes espèrent m'épouser, et faire de moi un père. J'aimerais bien tout ça moi aussi, mais un bébé ça fait caca, et rien que d'y penser je trouve ça dégueulasse et je ne le supporterais pas. Mais en plus, ça déforme complètement le corps de la femme. Et comment désirer une femme au corps déformé ? Il y en a qui s'en sortent bien, ç'est vrai, mais je suis sûr qu'elles perdent de leur fraicheur et ne sont plus tout à fait comme avant.



En ce moment même, je suis au volant de mon Audi R8 Spyder, prenant virage sur virage à toute allure, la route est vide, c'est vraiment le pied. C'est une très belle voiture allemande qui coûte une blinde, voilà ce que je peux vous dire. Je n'y connais rien aux caisses et je m'en fous à vrai dire. Du coup j'ai demandé la plus chère, et c'est vrai qu'elle est très belle.. En tout cas elle brille beaucoup, et donne très envie. Je porte mes Ray Ban pilote, je sais, ça fait très classique, mais on n'a à mon avis, pas encore fait mieux pour représenter le pouvoir et la classe à la fois. J'ai mis mon costard Armani qui me donne un air décontracté, car on est samedi après-midi, et que je suis de repos. Je regarde dans le rétroviseur et je me vois, les dents blanches, mes cheveux bruns coiffés en arrière, mon petit nez et mon teint mat. Ah, vraiment ! Tout est parfait ! Je porte un parfum que Karl Lagerfield a créé spécialement pour mes 35ans, c'était une fête majestueuse, où tout le gratin se précipitait. Avec ce parfum, j'ai une odeur bestiale et unique.
Mais je crois qu'aujourd'hui, en plus de mes costards, ce qui me rend le plus heureux, c'est le joli paquet qui a posé ses belles fesses sur ce siège passager en cuir. La bomba latina en question c'est Suzanna. J'en suis fou. Elle est d'une beauté à couper le souffle. Elle est brune, et aussi bronzée que moi. Elle est grande et porte les Louboutin à merveille. Elle a un corps de rêve. Pas un millimètre de cellulite (heureusement, car ça me dégoute), un corps musclé, affuté. Elle a de beaux yeux verts ou marrons. Et des jambes interminables. Je ne sais pas comment c'est possible, mais c'est la première poitrine naturelle aussi grosse que je vois sur un corps aussi fin. Et je sais de quoi je parle. Elle porte en plus divinement bien tous les vêtements courts et moulants qui la mettent parfaitement en valeur.
Mais ne nous leurrons pas. Ce que j'aime par-dessus tout chez elle, c'est sa gentillesse. C'est l'une des première fois que j'ai face à moi une femme qui me fait des petits plats, ferme les yeux sur mes infidélités, et qui est une bête de sexe, même au bout de trois mois. Une tête bien faite dans un corps parfait, je crois que je pourrais me marier avec elle. Des fois je me dis que je la demanderais en mariage, là, sur le champ. Mais après, je pense à la tête de mes avocats si je leur apprenais que j'épouserais une femme que je ne connais pas suffisamment. Pourtant, je me vois bien me lever chaque matin avec elle jusqu'à la fin de ma vie. Enfin... Les matins où je dormirais à la maison et pas dans ma garçonnière et jusqu'à ce qu'elle devienne vieille, bien entendu.
Suzanna est belle, Suzanna est bonne et Suzanna est mystérieuse. Elle parle peu, et pose peu de questions. Elle est juste là où il faut quand il faut.
La première fois que je l'ai vue c'était lors d'une soirée, et j'étais avec une belle blonde actrice en herbe. Je ne la connaissais absolument pas, et sa beauté m'a coupé le souffle. Elle a passé la soirée à me regarder sans oser dire un mot, et sa timidité m'a vite fait comprendre que c'était une femme, une vraie, une Lady, une madone. Je lui ai demandé son numéro de téléphone et la suite, ce sont trois mois de bonheur absolu, sans aucune vague.

Je regarde la route, tout est beau, une belle corniche en bord de mer, le soleil brille, l'eau est bleu, les montagnes au loin sont vertes. On se croirait dans un clip. Je mets de la musique pour émoustiller Suzanna. Jamais la radio. Je ne connais aucun artiste, pas même ceux que je produis, ça la foutrait mal. J'ai sur ma clé USB un disque de Tiziano Ferro que j'écoute en boucle depuis 2002, et qui chamboule toujours autant les filles. Je pose ma main sur la cuisse ferme et fine de Suzanna. Elle est en minijupe, et sa peau est douce. Elle est parfaitement épilée. Une vraie déesse. Je la regarde, je lui souris. Elle me rend mon sourire. Ma vie est tellement merveilleuse.
« Il faut que je te dise quelque chose -me dit Suzanna.



 La suite, la semaine prochaine...

mardi 2 février 2016

Qui a peur du grand méchant musulman?

Oui, comme "Bouh", les musulmans sont méchants et dangeureux...

 
Avant, (il n'y a pas si longtemps) on disait que le juif était avide d'argent. On disait qu'il avait les doigts et le nez crochu, qu'il était reconnaissable d'un simple coup d'oeil. Le juif était le diable, l'ennemi suprême, le danger à éviter, la cause de tous nos malheurs. Oui, c'était ridicule .
Puis, le génocide est passé par là, et on ne pouvait plus parler des juifs comme avant. Ils ont été considérés de menaces à victimes.

Mais alors, à qui pourrions-nous reprocher que les choses ne fonctionnent pas correctement ? Qui blâmer de nos malheurs ?

Les musulmans.
Le chômage ? Les musulmans. « Ils piquent notre travail »
La guerre ? Les musulmans. « C'est une bande de terroriste »
L'inégalité hommes-femmes ? Les musulmans. « Les femmes portent des voiles »
Le mépris de la laïcité? Les musulmans. « Les femmes portent des putains de voiles, je vous dis ! »

Notre société a apparemment besoin d'un bouc émissaire, quelqu'un à qui tout reprocher pour se sentir mieux, et tant pis si en agissant ainsi, on est bête, grossier, méchant, stigmatisant, raciste.

Il semblerait que le lynchage médiatique se propage à une vitesse invraisemblable. J'ai la mauvaise habitude d'écouter France Inter en me brossant les dents le matin. Et, le mois dernier, à deux reprises, j'ai failli ravaler mon dentifrice, ainsi que la brosse à dents. Patrick Cohen (oui, j'accuse, je donne des noms...) demandait à François Bayrou ce qu'il ferait si un musulman tenait face à lui des propos ambigus concernant le terrorisme. J'ai trouvé cette remarque particulièrement déplacée. Que veut-il dire par « un musulman » ? Monsieur Cohen n'est peut-être pas au courant, mais un musulman est un humain comme lui, pourtant à l'écouter, on aurait dit qu'il se référait à une bande de singes. C'était réducteur, et culotté. Un journaliste n'a pas à faire des remarques pleines de sous entendu, appelant à la haine et à la stigmatisation d'autrui. Comment une chaine de radio comme France Inter, qui est publique peut se permettre ce genre de discours ? Comment aurait réagi Patrick Cohen, si un journaliste avait demandé à François Bayrou « que feriez vous si un juif se permettait de tenir des propos ambigus concernant la suprématie d'Israel sur la Palestine? » Autre exemple : toujours chez Cohen, une chroniqueuse avait dit (ces propos sont retranscris de mémoire) « maintenant on ne peut plus critiquer les musulmans, sans se faire traiter de raciste, eh bien moi, je n'ai pas peur, traitez moi d'islamophobe ! » Merde ! C'était trop beau d'être aussi engagé ! C'est fascinant d'avoir tant de conviction, au nom de la liberté d'expression. Quel courage, quelle prise de risques ! Mais qu'ont pu faire les musulmans pour avoir droit à entendre aussi régulièrement un discours aussi concessif? Cette personne ne devrait pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe, mais plutôt honte. Qui aurait envie de passer pour quelqu'un qui répand la haine d'un groupe, d'un peuple, d'une communauté, quelle qu'elle soit ?

Les médias nous bourrent tellement le crane avec cette menace musulmane, qu'on en vient à accepter n'importe quoi des politiciens. Ils proposent des lois de plus en plus absurdes et restrictives, et nous ne disons rien. Nous sommes constamment surveillés, contrôles, épiés, et nous acceptons ça au nom de quoi ? Au nom de la sécurité ! La sécurité, au prix de la liberté, très peu pour moi. Puis, la sécurité de qui, au juste ? Le nombre d'agressions islamophobes ne fait qu'augmenter, les gens perdent le contrôle, et ce sont les médias, des types comme Patrick Cohen qui s'amusent à mettre le feu aux poudres. Comme diraient les djeuns, « arrêtez de basher ! »