vendredi 5 février 2016

Le producteur de musique de merde part I

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Je te préviens, les photos qui illustrent cet article, sont complétement dissociées de l'histoire. Enfin...




(Ça c'est ce qu'aurait dit Queen au producteur de musique de merde)




Je m'appelle Mariano. Je suis jeune, beau et très riche. Toute la musique que vous écoutez sur la radio ? C'est moi. C'est moi qui produit toutes ces merdes. Rihanna, David Guetta, Coldplay. Ça c'est pour les grands noms... Je vous mitraille de daube à longueur de journée, de musique de groupes dont vous n'entendrez plus jamais parler, et d'ailleurs dont vous ne connaissez pas les noms, mais dont le tube marche, et que vous ne pourrez en aucun cas éviter, étant donné qu'il passe sur toutes les ondes, à la télé, et fait le buzz sur internet. C'est à cause de moi que vous accompagnerez votre fille au prochain concert de Kendji Girac et que vous trouverez que « ce n'est pas si mal que ça quand même ». J'ai un don. Je vous assure que j'ai un don pour trouver la perle. Enfin quand je dis la perle, entendons-nous bien : je parle de la bonne grosse daube bon marché qui rapportera un paquet de pognon. Il ne faut pas se leurrer. Ces « artistes » en graine qui rêvent d'être invités chez Cyril Hanouna, qui vendraient leurs parents pour gagner un NRJ Music Award, ne sont que des pions qui ne feront pas long feu. Un, deux singles max, et hop, salut, on passe au prochain tocard. « Tu comprends, tu es en perte de vitesse (à cause de la com’ de merde qu'on ta délibérément faite), les jeunes cherchent quelque chose de plus branchée (c'est surtout que tu commences à nous demander trop d'argent ma beauté) ». Je suis le roi, l'as dans l'art du largage en plein vol. J'adore ça. Les voir, tous dépités eux qui se prenaient pour la nouvelle Shakira, le nouveau Patrick Bruel... D'ailleurs, la phrase que j'aime le plus c'est celle-là : « On ne peut plus te suivre, t'es un trop gros poisson pour nous, tu ne t'épanouiras pas ici. Tu vois c'est dû à ton talent, on est trop conventionnel pour te satisfaire ». En face, le jeune est tellement désespéré, qu'il est prêt à gober toutes ces conneries.
Sans me vanter, je sens, j'ai le feeling pour les choses qui marchent. Au premier coup d'œil sur le produit, je sais où on va aller. Par contre, je dois avouer que je n'écoute que très peu leur musique. Je n'y suis pour rien, je n'aime pas ça, la musique. Par contre j'adore l'argent et mon métier me le rend bien. C'est cette motivation qui fait que je me lève chaque matin. La réussite. J'aime entendre le réveil qui sonne, ouvrir mes yeux et me rendre compte du confort dans lequel le vis. Ma maison est toute neuve, et tous les meubles qui y sont, sont soit très récents soit très anciens. Dans les deux cas, très chers. J'ai plein d'objets dernier cris high-tech, dont je ne me sers jamais. Ma cuisine pourrait faire éjaculer un candidat de Top Chef, et pourtant je ne sais même pas me faire cuire des pâtes. J'ai un cuisinier pour ça. Et une femme de ménage, bien sûr. Et un jardinier, et une coiffeuse, et un chauffeur, et un gardien. Mais ce que j'aime le plus chez moi, ce sont mes fringues. Je suis fou de ça. Les costards ! Un costard italien taillé sur mesure, qui tombe à la perfection, je ne connais rien de mieux pour faire effet aux clients, aux collègues, à la concurrence, mais surtout à la gente féminine...
Parlons-en de la gente féminine, je suis un aimant à femme, j'avoue que les belles plantes sont mon péché mignon, on ne m'y reprendra pas, j'en suis très gourmand. Je tombe très facilement amoureux, je crois que j'ai été fou d'amour au moins 1000 fois dans ma vie. Je ne peux pas leur résister. Et elles non plus. Je sais ce qui plait aux femmes, je les connais toutes par cœur. Elles aiment être charmées, être traitées comme des reines, et être couvertes de cadeaux. Je sais faire tout ça. La fidélité ? J'ai beaucoup de chance, elles le sont toutes. Le fait est que ça ne marche jamais trop car même si je les aime éperdument toutes, elles finissent à chaque fois par me demander plus de temps, et moi, je ne peux pas faire ce genre de concession. Du temps, je n'en ai pas pour ça. On me dit que je suis un Don Juan, et je sens bien dans le regard des autres l'envie et la jalousie, quand, à chaque soirée, vêtu de mon plus beau nouveau costume, je me promène, avec la femme des fantasmes les plus sales de tous les hommes. J'adore embrasser cette fille devant tout le monde pour bien montrer qu'elle est mienne. J'adore la voir rire, penchant la tête en arrière dès que j'ouvre la bouche, ça me donne un air extrêmement intelligent. J'adore quand elle m'embrasse le cou, et que même la vilaine lesbienne du fond de la salle me trouve à son tour, elle aussi, extrêmement magnétique et désirable.
Vous allez penser que je suis très sûr de moi. C'est vrai que je le suis, je ne vois pas pourquoi je devrais m'en cacher. L'argent m'a aidé à avoir tout ce que je voulais matériellement. Mais la réussite sociale, m'a permis de voir l'envie et la jalousie dans le regard d'autrui, et il n'y a rien de plus jouissif que ça, pas même que sauter une mannequin de Victoria's Secret. Et puis, l'avantage que j'ai sur mes concurrents, c'est que je n'ai même pas quarante ans. Beaucoup de femmes espèrent m'épouser, et faire de moi un père. J'aimerais bien tout ça moi aussi, mais un bébé ça fait caca, et rien que d'y penser je trouve ça dégueulasse et je ne le supporterais pas. Mais en plus, ça déforme complètement le corps de la femme. Et comment désirer une femme au corps déformé ? Il y en a qui s'en sortent bien, ç'est vrai, mais je suis sûr qu'elles perdent de leur fraicheur et ne sont plus tout à fait comme avant.



En ce moment même, je suis au volant de mon Audi R8 Spyder, prenant virage sur virage à toute allure, la route est vide, c'est vraiment le pied. C'est une très belle voiture allemande qui coûte une blinde, voilà ce que je peux vous dire. Je n'y connais rien aux caisses et je m'en fous à vrai dire. Du coup j'ai demandé la plus chère, et c'est vrai qu'elle est très belle.. En tout cas elle brille beaucoup, et donne très envie. Je porte mes Ray Ban pilote, je sais, ça fait très classique, mais on n'a à mon avis, pas encore fait mieux pour représenter le pouvoir et la classe à la fois. J'ai mis mon costard Armani qui me donne un air décontracté, car on est samedi après-midi, et que je suis de repos. Je regarde dans le rétroviseur et je me vois, les dents blanches, mes cheveux bruns coiffés en arrière, mon petit nez et mon teint mat. Ah, vraiment ! Tout est parfait ! Je porte un parfum que Karl Lagerfield a créé spécialement pour mes 35ans, c'était une fête majestueuse, où tout le gratin se précipitait. Avec ce parfum, j'ai une odeur bestiale et unique.
Mais je crois qu'aujourd'hui, en plus de mes costards, ce qui me rend le plus heureux, c'est le joli paquet qui a posé ses belles fesses sur ce siège passager en cuir. La bomba latina en question c'est Suzanna. J'en suis fou. Elle est d'une beauté à couper le souffle. Elle est brune, et aussi bronzée que moi. Elle est grande et porte les Louboutin à merveille. Elle a un corps de rêve. Pas un millimètre de cellulite (heureusement, car ça me dégoute), un corps musclé, affuté. Elle a de beaux yeux verts ou marrons. Et des jambes interminables. Je ne sais pas comment c'est possible, mais c'est la première poitrine naturelle aussi grosse que je vois sur un corps aussi fin. Et je sais de quoi je parle. Elle porte en plus divinement bien tous les vêtements courts et moulants qui la mettent parfaitement en valeur.
Mais ne nous leurrons pas. Ce que j'aime par-dessus tout chez elle, c'est sa gentillesse. C'est l'une des première fois que j'ai face à moi une femme qui me fait des petits plats, ferme les yeux sur mes infidélités, et qui est une bête de sexe, même au bout de trois mois. Une tête bien faite dans un corps parfait, je crois que je pourrais me marier avec elle. Des fois je me dis que je la demanderais en mariage, là, sur le champ. Mais après, je pense à la tête de mes avocats si je leur apprenais que j'épouserais une femme que je ne connais pas suffisamment. Pourtant, je me vois bien me lever chaque matin avec elle jusqu'à la fin de ma vie. Enfin... Les matins où je dormirais à la maison et pas dans ma garçonnière et jusqu'à ce qu'elle devienne vieille, bien entendu.
Suzanna est belle, Suzanna est bonne et Suzanna est mystérieuse. Elle parle peu, et pose peu de questions. Elle est juste là où il faut quand il faut.
La première fois que je l'ai vue c'était lors d'une soirée, et j'étais avec une belle blonde actrice en herbe. Je ne la connaissais absolument pas, et sa beauté m'a coupé le souffle. Elle a passé la soirée à me regarder sans oser dire un mot, et sa timidité m'a vite fait comprendre que c'était une femme, une vraie, une Lady, une madone. Je lui ai demandé son numéro de téléphone et la suite, ce sont trois mois de bonheur absolu, sans aucune vague.

Je regarde la route, tout est beau, une belle corniche en bord de mer, le soleil brille, l'eau est bleu, les montagnes au loin sont vertes. On se croirait dans un clip. Je mets de la musique pour émoustiller Suzanna. Jamais la radio. Je ne connais aucun artiste, pas même ceux que je produis, ça la foutrait mal. J'ai sur ma clé USB un disque de Tiziano Ferro que j'écoute en boucle depuis 2002, et qui chamboule toujours autant les filles. Je pose ma main sur la cuisse ferme et fine de Suzanna. Elle est en minijupe, et sa peau est douce. Elle est parfaitement épilée. Une vraie déesse. Je la regarde, je lui souris. Elle me rend mon sourire. Ma vie est tellement merveilleuse.
« Il faut que je te dise quelque chose -me dit Suzanna.



 La suite, la semaine prochaine...

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