Je te préviens, les photos qui illustrent cet article, sont complétement dissociées de l'histoire. Enfin...
(Ça c'est ce qu'aurait dit Queen au producteur de musique de merde)
Je
m'appelle Mariano. Je suis jeune, beau et très riche. Toute la
musique que vous écoutez sur la radio ? C'est moi. C'est moi
qui produit toutes ces merdes. Rihanna, David Guetta, Coldplay. Ça
c'est pour les grands noms... Je vous mitraille de daube à longueur
de journée, de musique de groupes dont vous n'entendrez plus jamais
parler, et d'ailleurs dont vous ne connaissez pas les noms, mais dont
le tube marche, et que vous ne pourrez en aucun cas éviter, étant
donné qu'il passe sur toutes les ondes, à la télé, et fait le
buzz sur internet. C'est à cause de moi que vous accompagnerez votre
fille au prochain concert de Kendji Girac et que vous trouverez que
« ce n'est pas si mal que ça quand même ». J'ai un don.
Je vous assure que j'ai un don pour trouver la perle. Enfin quand je
dis la perle, entendons-nous bien : je parle de la bonne grosse
daube bon marché qui rapportera un paquet de pognon. Il ne faut pas
se leurrer. Ces « artistes » en graine qui rêvent d'être
invités chez Cyril Hanouna, qui vendraient leurs parents pour gagner
un NRJ Music Award, ne sont que des pions qui ne feront pas long feu.
Un, deux singles max, et hop, salut, on passe au prochain tocard.
« Tu comprends, tu es en perte de vitesse (à cause de la com’
de merde qu'on ta délibérément faite), les jeunes cherchent
quelque chose de plus branchée (c'est surtout que tu commences à
nous demander trop d'argent ma beauté) ». Je suis le roi, l'as
dans l'art du largage en plein vol. J'adore ça. Les voir, tous
dépités eux qui se prenaient pour la nouvelle Shakira, le nouveau
Patrick Bruel... D'ailleurs, la phrase que j'aime le plus c'est
celle-là : « On ne peut plus te suivre, t'es un trop gros
poisson pour nous, tu ne t'épanouiras pas ici. Tu vois c'est dû à
ton talent, on est trop conventionnel pour te satisfaire ». En
face, le jeune est tellement désespéré, qu'il est prêt à gober
toutes ces conneries.
Sans
me vanter, je sens, j'ai le feeling pour les choses qui marchent. Au
premier coup d'œil sur le produit, je sais où on va aller. Par
contre, je dois avouer que je n'écoute que très peu leur musique.
Je n'y suis pour rien, je n'aime pas ça, la musique. Par contre
j'adore l'argent et mon métier me le rend bien. C'est cette
motivation qui fait que je me lève chaque matin. La réussite.
J'aime entendre le réveil qui sonne, ouvrir mes yeux et me rendre
compte du confort dans lequel le vis. Ma maison est toute neuve, et
tous les meubles qui y sont, sont soit très récents soit très
anciens. Dans les deux cas, très chers. J'ai plein d'objets dernier
cris high-tech, dont je ne me sers jamais. Ma cuisine pourrait faire
éjaculer un candidat de Top Chef, et pourtant je ne sais même pas
me faire cuire des pâtes. J'ai un cuisinier pour ça. Et une femme
de ménage, bien sûr. Et un jardinier, et une coiffeuse, et un
chauffeur, et un gardien. Mais ce que j'aime le plus chez moi, ce
sont mes fringues. Je suis fou de ça. Les costards ! Un costard
italien taillé sur mesure, qui tombe à la perfection, je ne connais
rien de mieux pour faire effet aux clients, aux collègues, à la
concurrence, mais surtout à la gente féminine...
Parlons-en
de la gente féminine, je suis un aimant à femme, j'avoue que les
belles plantes sont mon péché mignon, on ne m'y reprendra pas, j'en
suis très gourmand. Je tombe très facilement amoureux, je crois que
j'ai été fou d'amour au moins 1000 fois dans ma vie. Je ne peux pas
leur résister. Et elles non plus. Je sais ce qui plait aux femmes,
je les connais toutes par cœur. Elles aiment être charmées, être
traitées comme des reines, et être couvertes de cadeaux. Je sais
faire tout ça. La fidélité ? J'ai beaucoup de chance, elles
le sont toutes. Le fait est que ça ne marche jamais trop car même
si je les aime éperdument toutes, elles finissent à chaque fois par
me demander plus de temps, et moi, je ne peux pas faire ce genre de
concession. Du temps, je n'en ai pas pour ça. On me dit que je suis
un Don Juan, et je sens bien dans le regard des autres l'envie et la
jalousie, quand, à chaque soirée, vêtu de mon plus beau nouveau
costume, je me promène, avec la femme des fantasmes les plus sales
de tous les hommes. J'adore embrasser cette fille devant tout le
monde pour bien montrer qu'elle est mienne. J'adore la voir rire,
penchant la tête en arrière dès que j'ouvre la bouche, ça me
donne un air extrêmement intelligent. J'adore quand elle m'embrasse
le cou, et que même la vilaine lesbienne du fond de la salle me
trouve à son tour, elle aussi, extrêmement magnétique et
désirable.
Vous
allez penser que je suis très sûr de moi. C'est vrai que je le
suis, je ne vois pas pourquoi je devrais m'en cacher. L'argent m'a
aidé à avoir tout ce que je voulais matériellement. Mais la
réussite sociale, m'a permis de voir l'envie et la jalousie dans le
regard d'autrui, et il n'y a rien de plus jouissif que ça, pas même
que sauter une mannequin de Victoria's Secret. Et puis, l'avantage
que j'ai sur mes concurrents, c'est que je n'ai même pas quarante
ans. Beaucoup de femmes espèrent m'épouser, et faire de moi un
père. J'aimerais bien tout ça moi aussi, mais un bébé ça fait
caca, et rien que d'y penser je trouve ça dégueulasse et je ne le
supporterais pas. Mais en plus, ça déforme complètement le corps
de la femme. Et comment désirer une femme au corps déformé ?
Il y en a qui s'en sortent bien, ç'est vrai, mais je suis sûr
qu'elles perdent de leur fraicheur et ne sont plus tout à fait comme
avant.
En ce
moment même, je suis au volant de mon Audi R8 Spyder, prenant virage
sur virage à toute allure, la route est vide, c'est vraiment le
pied. C'est une très belle voiture allemande qui coûte une blinde,
voilà ce que je peux vous dire. Je n'y connais rien aux caisses et
je m'en fous à vrai dire. Du coup j'ai demandé la plus chère, et
c'est vrai qu'elle est très belle.. En tout cas elle brille
beaucoup, et donne très envie. Je porte mes Ray Ban pilote, je sais,
ça fait très classique, mais on n'a à mon avis, pas encore fait
mieux pour représenter le pouvoir et la classe à la fois. J'ai mis
mon costard Armani qui me donne un air décontracté, car on est
samedi après-midi, et que je suis de repos. Je regarde dans le
rétroviseur et je me vois, les dents blanches, mes cheveux bruns
coiffés en arrière, mon petit nez et mon teint mat. Ah, vraiment !
Tout est parfait ! Je porte un parfum que Karl Lagerfield a créé
spécialement pour mes 35ans, c'était une fête majestueuse, où
tout le gratin se précipitait. Avec ce parfum, j'ai une odeur
bestiale et unique.
Mais
je crois qu'aujourd'hui, en plus de mes costards, ce qui me rend le
plus heureux, c'est le joli paquet qui a posé ses belles fesses sur
ce siège passager en cuir. La bomba latina en question c'est
Suzanna. J'en suis fou. Elle est d'une beauté à couper le souffle.
Elle est brune, et aussi bronzée que moi. Elle est grande et porte
les Louboutin à merveille. Elle a un corps de rêve. Pas un
millimètre de cellulite (heureusement, car ça me dégoute), un
corps musclé, affuté. Elle a de beaux yeux verts ou marrons. Et des
jambes interminables. Je ne sais pas comment c'est possible, mais
c'est la première poitrine naturelle aussi grosse que je vois sur un
corps aussi fin. Et je sais de quoi je parle. Elle porte en plus
divinement bien tous les vêtements courts et moulants qui la mettent
parfaitement en valeur.
Mais
ne nous leurrons pas. Ce que j'aime par-dessus tout chez elle, c'est
sa gentillesse. C'est l'une des première fois que j'ai face à moi
une femme qui me fait des petits plats, ferme les yeux sur mes
infidélités, et qui est une bête de sexe, même au bout de trois
mois. Une tête bien faite dans un corps parfait, je crois que je
pourrais me marier avec elle. Des fois je me dis que je la
demanderais en mariage, là, sur le champ. Mais après, je pense à
la tête de mes avocats si je leur apprenais que j'épouserais une
femme que je ne connais pas suffisamment. Pourtant, je me vois bien
me lever chaque matin avec elle jusqu'à la fin de ma vie. Enfin...
Les matins où je dormirais à la maison et pas dans ma garçonnière
et jusqu'à ce qu'elle devienne vieille, bien entendu.
Suzanna
est belle, Suzanna est bonne et Suzanna est mystérieuse. Elle parle
peu, et pose peu de questions. Elle est juste là où il faut quand
il faut.
La
première fois que je l'ai vue c'était lors d'une soirée, et
j'étais avec une belle blonde actrice en herbe. Je ne la connaissais
absolument pas, et sa beauté m'a coupé le souffle. Elle a passé la
soirée à me regarder sans oser dire un mot, et sa timidité m'a
vite fait comprendre que c'était une femme, une vraie, une Lady, une
madone. Je lui ai demandé son numéro de téléphone et la suite, ce
sont trois mois de bonheur absolu, sans aucune vague.
Je
regarde la route, tout est beau, une belle corniche en bord de mer,
le soleil brille, l'eau est bleu, les montagnes au loin sont vertes.
On se croirait dans un clip. Je mets de la musique pour émoustiller
Suzanna. Jamais la radio. Je ne connais aucun artiste, pas même ceux
que je produis, ça la foutrait mal. J'ai sur ma clé USB un disque
de Tiziano Ferro que j'écoute en boucle depuis 2002, et qui
chamboule toujours autant les filles. Je pose ma main sur la cuisse
ferme et fine de Suzanna. Elle est en minijupe, et sa peau est douce.
Elle est parfaitement épilée. Une vraie déesse. Je la regarde, je
lui souris. Elle me rend mon sourire. Ma vie est tellement
merveilleuse.
« Il
faut que je te dise quelque chose -me dit Suzanna.
La suite, la semaine prochaine...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire